À l’ombre du cri

Les Larmes ne Parlent pas

· Littérature

Titre : À l’ombre du cri
Sous titre : Les Larmes ne Parlent pas
Auteur : ADJINON ADJITCHI
Co-auteur : Abdoul Lamine Riche Ouattara
Éditeur : IP Éditions
Contact Éditeur : aris@IndependentlyP.com
Site officiel : IndependentlyP.com

Résumé :
Delpha, née dans un village où l’on croit aux malédictions, grandit dans la violence silencieuse : à peine adolescente, elle subit l’abus de son beau-frère, qui la réduit à l’état de victime muette pendant quatre ans. Fragilisée par des interruptions de grossesse et le rejet de sa propre famille. Daniel, étudiant pauvre et orphelin, découvre Delpha dans la cour de la maison familiale, lisant sous un arbre. Leur lien naît d’abord dans l’amitié : Peu à peu, sans qu’il l’exprime, ses sentiments dépassent la fraternité, tandis que Delpha, marquée par la trahison et la douleur, ne voit en lui qu’un frère de cœur.
Guérir ne signifie pas oublier.

Réflexion du Co-auteur :
L’amour est un silence bruyant. Il s’installe doucement, sans fracas, sans cri, mais il bouleverse tout sur son passage. Ce n’est pas toujours un coup de foudre. Parfois, c’est une main tendue, une assiette posée avec tendresse, une voix qui murmure un simple « merci ». Et l’âme comprend ce que les mots ne peuvent dire.
La douleur, elle, ne frappe jamais à la porte. Elle entre comme un voleur dans la nuit, détruisant les murs fragiles que l’on croyait solides. Elle ne demande pas la permission, elle s’installe, s’enracine, jusqu’à ce que les larmes deviennent une langue maternelle.
On pense que le temps efface tout. Mais le temps ne guérit pas, il enseigne. Il ne panse pas les plaies, il apprend à vivre avec. Et parfois, il rappelle, dans un souffle du soir, ce que l’on croyait avoir oublié.
La confiance est un cristal. Il suffit d’un mot, d’un geste, d’un silence de trop pour qu’elle se brise. Et les morceaux qu’on tente de recoller ne retrouvent jamais leur éclat d’origine.
La survie, chez certains, n’est pas un choix, c’est un devoir. Quand le monde vous rejette, quand les proches vous renient, quand l’ombre prend le dessus sur la lumière, il ne reste plus qu’à avancer, pas après pas, même pieds nus sur les cendres.
Delpha, elle, n’a pas vécu, elle a résisté. Résisté à l’injustice, à l’humiliation, au regard des autres. Elle a fait de la douleur une routine, de la honte un manteau qu’elle portait avec pudeur. Et malgré tout, elle souriait.
Daniel, lui, aimait en silence. Il n’a pas conquis un cœur, il a partagé une paix. Et parfois, cela vaut plus qu’un « je t’aime ». Parce que l’amour véritable, ce n’est pas posséder, c’est protéger.
Et quand l’amitié devient une prière, un refuge, un souffle dans l’étouffement du quotidien, on comprend que le plus grand miracle, ce n’est pas d’aimer… c’est d’être aimé sans conditions.

Extrait :
Ce soir-là, alors que la maison était plongée dans le silence, Delpha fut réveillée par une présence inattendue dans sa chambre. Son beau-frère. Il franchit les limites de l’inacceptable. Elle avait quinze ans.
Le monde s’écroula pour elle...
Delpha se retrouva seule face à son drame. À qui parler ? Qui pourrait comprendre sans la condamner ?
Pendant des semaines et des mois, la situation ne faisait que se répéter. Chaque nuit, Delpha se retrouvait seule, souvent en présence ou parfois en l’absence de sa sœur, qui restait inconsciente des événements qui se déroulaient à son insu. Les choses se passaient de manière très discrète, à des moments où tout le monde dormait profondément.
Dans une pièce ? Oui, on pourrait se demander pourquoi Delpha ne criait pas, pourquoi elle ne cherchait pas à alerter sa sœur lorsqu’elle subissait des actes aussi graves nuit après nuit. Cela pourrait sembler incompréhensible, mais c’était une décision qu’elle avait prise, celle de rester silencieuse, dans un contexte où elle se sentait totalement isolée.
Aimait-elle cela ? Non, absolument pas. La jeune fille n’avait jamais voulu vivre une telle épreuve, qui réduisait toute la dignité de l’être humain à néant. Mais, dans le fond, elle avait la conviction que sa destinée était d’être marquée ainsi depuis sa naissance. Le destin semblait lui réserver une série de situations difficiles et douloureuses à affronter.

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ADJINON Adjitchi, nom de plume d’EKUE-BLA Akuete, vit le jour en l’an de grâce 1997, au cœur de la préfecture des Lacs, territoire sis en République togolaise. Détenteur d’un cursus universitaire abouti au sein du Département d’Histoire et d’Archéologie de l’Université de Lomé, il s’est distingué par une érudition marquée et une verve littéraire affirmée.
Écrivain fécond, il a déjà gravé son nom dans les annales des lettres contemporaines par la parution de Héléna : la fille extraordinaire, un recueil de contes, ainsi que de Le pagne blanc, roman à teneur mystique, initialement publié par les Éditions de MIDI, puis republié par les Éditions Germinal.